• Red Dead Redemption

     

     

    Introduction :

     

    Après un développement chaotique marqué par un changement d’éditeur, Red Dead Revolver avait finalement réussi à se frayer un chemin jusqu’aux rayons à la mi-2004. Ayant reçu des critiques relativement correctes de la presse et ayant connu des ventes satisfaisantes, une suite fut logiquement mise en chantier, toujours dans les locaux de Rockstar San Diego. Mais ce n’est qu’en février 2009 que celle-ci fut officialisée. Assez discret dans un premier temps, Red Dead Redemption allait rapidement s’imposer comme un « Most Wanted » pour bien des joueurs grâce à des médias alléchants révélés en fin d’année dernière. Depuis le début de cette année, on entendait même souvent parler de futur killer-ap ou jeu de l’année pour le décrire… Il est désormais temps de vérifier manette en main si ce GTA à la sauce western tient toutes ses promesses.


    Le bon, la brute et le truand


    John Marston est un homme aux deux visages. Devenu orphelin dès son plus jeune âge, il était autrefois membre d’une bande menée par un certain Dutch. Il assassinait à tour de bras pour des causes plus ou moins nobles, braquait des banques, attaquait des trains, bref il avait tout du bandit à capturer mort ou vif. Mais abandonné et laissé pour mort par cette même bande qui l’avait autrefois recueilli, Marston est devenu un autre homme. Avec la volonté de laisser son passé derrière lui et de revenir dans le droit chemin, il s’installe avec sa femme et son fils dans une ferme et commence à entreprendre une vie de fermier paisible. Tout allait bien jusqu’à ce que certains événements surviennent. Sans vouloir spoiler, disons tout de même que le scénario est mature à souhait et qu’il est dans son ensemble très réussi, même la fin. Ceci dit, c’est ici que l’on entre en action et que commence une traque qui va nous faire visiter une immense région incroyablement cohérente, regorgeant de détails et dans laquelle il est possible d’aller et venir comme bon nous semble, aussi bien à pied qu’à cheval. Comme prévu, Red Dead Redemption reprend les très solides bases de GTA IV aussi bien au niveau du gameplay que du moteur graphique. On se retrouve en présence d’un jeu d’action à la troisième personne en monde ouvert extrêmement plaisant à jouer. John peut bien sûr marcher et courir mais également sauter, grimper, se baisser, se mettre à couvert, se déplacer à cheval tout en tirant, etc., même s’il ne sait pas nager (ce qui est compréhensible vu le contexte historique). Cette palette de possibilités garantit un bon nombre de fusillades et de missions cultes, surtout dans une ambiance si incroyablement retranscrite, d’autant plus qu’il est possible d’activer un mode sang-froid des plus spectaculaires.

    Avec celui-ci le temps se fige quelques secondes afin que vous puissiez désigner des cibles et, lorsqu’il reprend, vous réalisez un enchaînement de victimes des plus jouissifs. Les duels, souvent lancés par des PNJ (personnages non joueurs) provocateurs, sont également l’occasion de faire monter la tension d’un cran. GTA-Like oblige, les quêtes annexes et autres « jeux dans le jeu » sont presque aussi palpitants que les missions de la trame principale. Il est vrai aussi que l’on se surprend à flâner dans les collines et les canyons, à chasser les nombreuses espèces d’animaux présentes dans le jeu, à cueillir des fleurs le revolver à la main. RDR est un jeu immersif à n’en point douter. Comme dit précédemment, on retrouve des « jeux dans le jeu », à savoir du poker (classique et menteur), du black-jack, du lancer de fers à cheval, etc. Des jeux tellement bien réalisés et intégrés que l’on peut y jouer des heures durant. Et encore, il ne faut pas oublier la possibilité de faire des missions de chasseur de prime en arrêtant ou tuant des hors-la-loi dans le but de gagner de l’argent mais aussi d’augmenter sa réputation et son honneur, la réaction des gens face à vous changeant en fonction de ces derniers éléments. L’argent glaner sert quant à lui à acheter de meilleures armes ou des chevaux plus performants, plus résistants (ceux-ci peuvent bien sûr mourir si vos ennemis les prennent pour cible).


    Il était un fois dans l'Ouest


    Red Dead Redemption c’est aussi (et surtout) une question d’ambiance et de cohérence. Et là, force est de constater que c’est une grosse claque que Rockstar San Diego met à la concurrence. Le monde créé par les développeurs est vivant et offre une variété de paysages, de reliefs et de villages louables. On se surprend à prendre la pose, cheval cabré devant un magnifique couché de soleil. Un vrai simulateur de cartes postales de l’année 1911 ou presque. Mais l’environnement ne fait pas toute l’ambiance. Heureusement, les autres aspects y contribuant sont eux aussi proches de la perfection. Les personnages rencontrés au fil du jeu ont une identité très travaillée et prêtent parfois à sourire. Dans RDR peut-être plus que dans un GTA, on se rappellera dans plusieurs années des PNJ, d’autant plus que les dialogues sont absolument géniaux. Non seulement ils font preuve d’une cohérence rare entre les missions, mais en plus l’humour fait mouche et les acteurs ayant enregistré les voix ont fait un travail de très bonne facture qui renforce de façon certaine l’immersion. Ce n’est définitivement pas le genre de jeu où vous zappez les dialogues. Tant que l’on est dans l’aspect sonore, sachez que la bande-son et les bruitages sont eux aussi exceptionnels. Quelques accords de guitare sèche ci et là suffisent à insuffler une ambiance western saisissante alors que les bruits des balles, de l’orage et du vent ne peuvent guère être mieux rendus.

    L’immersion passe aussi par la qualité des graphismes et, comme vous l’aurez sans doute constaté en regardant les images de cette page, RDR en met plein la vue. En prenant en compte qu’il s’agit d’un titre en open world sans temps de chargement hormis celui au lancement du jeu, la prouesse n’en est que plus grande. Red Dead Redemption utilise une version améliorée du moteur RAGE de Grand Theft Auto IV et cela se voit. Les environnements fourmillent de détails, les personnages sont bien modélisés, les textures sont dans l’ensemble de bonne qualité et la distance d’affichage est sans doute la plus impressionnante à ce jour. L’ensemble se montre en plus d’une rare fluidité. Toutefois le soft brille aussi par un nombre très conséquent de bugs. Ces derniers n’ont en général pas d’influence notable sur le jeu et prêtent donc plus à sourire qu’autre chose. Mais ils sont bien là et en nombre ! Au-delà de la technique, le travail sur l’esthétique est également remarquable. Les personnages jouissent d’une véritable identité, chaque lieu a presque une âme propre et John Marston a vraiment la classe. Bref, les développeurs nous offrent une véritable démonstration de ce qu’un jeu en monde ouvert doit être.


    La conquête de l'Ouest


    L’aventure solo dispose d’une durée de vie correcte même si la trame principale peut-être bouclée en une dizaine à une quinzaine d’heures. Les quêtes annexes et autres jeux de hasard, sans compter le simple plaisir de se balader ou de mettre le chaos, peuvent néanmoins rajouter quelques dizaines d’heures de plaisir solitaire suivant les joueurs. Mais RDR c’est aussi un mode multijoueur très intéressant bien qu’imparfait. Toute partie commence par l’arrivée dans le monde du jeu en mode exploration. Concrètement, on se retrouve dans une session (privée ou public suivant le choix du joueur) contenant de 1 à 16 joueurs et où il est possible de parcourir le monde entier sans chargement. On peut alors attaquer des repères de bandes (contrôlées par l’IA) seul ou en équipe afin de gagner de l’expérience. Mais on peut aussi chasser avec ses amis, tirer sur les autres joueurs pour le plaisir ou bien accéder à tous les modes de jeu en multijoueurs compétitifs existant. Ces modes sont beaucoup plus classiques. On retrouve tout d’abord les « Fusillades » (lire Deathmatch) qui permettent de s’affronter en équipes ou chacun pour soi. Puis, on peut aussi s’adonner à la « Capture de sac » (lire Capture de Drapeau) qui se divise en trois variantes assez proches. Dans la Ruée vers l’or, il faut récupérer le maximum de sacs possibles, ces derniers étant éparpillés aléatoirement sur la map. Dans la Course au Magot, deux équipes s’affrontent pour récupérer le maximum de sacs, ces derniers tombant à des endroits aléatoires au fil de la partie.

    Enfin dans la Mise à Sac, chaque équipe a un sac, le but étant d’obtenir celui de l’équipe adverse tout en évitant de se faire voler le sien. Ces modes de jeu ne sont pas révolutionnaires mais ils sont efficaces et vraiment plaisants à jouer. Ils permettent eux aussi de gagner de l’expérience qui octroie des niveaux donnant accès à de plus en plus de défis, d’armes, de chevaux et de looks pour votre personnage. Et avec 250 niveaux au programme, il y a de quoi faire. Néanmoins le multijoueur est imparfait et Rockstar San Diego travaille déjà d’arrache pied pour supprimer certains problèmes. Si de nombreux joueurs se plaignent de difficultés pour rejoindre les sessions de jeu en ligne, d’autres grognent contre la répartition des joueurs dans ces sessions, un problème qui nous a également sauté aux yeux. Alors que l’on aimerait bien souvent jouer avec quinze autres joueurs pour rendre les parties plus épiques, on atterrit la plupart du temps dans des sessions ne contenant que cinq à six joueurs, quand ce n’est pas moins. Du coup, on change de session parfois pendant plusieurs minutes pour enfin tomber sur la bonne. Pourquoi alors ne pas afficher une liste des sessions en cours avec le nombre de joueurs dans chacune d’elles afin de laisser aux joueurs le choix ? Une question qui mérite d’être posée…


    Bilan :


    Red Dead Redemption est l’exemple typique du jeu ayant réussi à faire monter l’attente des joueurs à un tel point qu’il se devait au final d’être le killer-ap attendu. Et il l’est ! A vrai dire, on n’en attendait peut-être même pas tant du protégé de Rockstar San Diego. Le jeu épate à tous les niveaux en offrant un univers et une ambiance western absolument phénoménaux auxquels s’ajoute un gameplay bien rodé et jouissif. Le tout repose sur un moteur graphique de très haut vol et offre des dizaines d’heures de jeu aussi bien en multi qu’en solo. Un tel monde et une telle liberté d’action constituent une invitation permanente à la flânerie et à l’évasion, au point de perdre de vue ou presque une trame principale mature à la mise en scène exceptionnelle. Alors on pourra toujours pointer du doigt la durée un poil courte de celle-ci ou encore le nombre impressionnant de bugs (peu dérangeants toutefois) sans oublier les petits problèmes du multijoueur. Mais quel joueur doté d’un minimum de sens pourrait passer à côté de cette expérience vidéoludique immersive et inoubliable ? Red Dead Redemption impose la licence à un tout autre niveau que son prédécesseur et il faudra à l’avenir compter dessus. En attendant, courez l’acheter, il s’agit très certainement de l’un des meilleurs jeux de cette génération de console.


    La Note Made-In-Game : 19/20

     

    Domi & Tibo


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