• NBA 2K11

     

     

    Introduction :

     

    Après un long chemin pour se faire une place dans le cœur des joueurs, Visual Concept a prouvé une fois de plus l’année dernière sa grande maîtrise en matière de jeux de basketball avec l’excellent NBA 2K10, et ce au point que certains se demandaient comment le studio parviendrait à faire encore mieux. Ne souhaitant pas se reposer sur leurs lauriers, les développeurs annoncent donc très vite la couleur en 2010 : un partenariat avec la légende des parquets, Michael Jordan. Nouveaux modes de jeu consacrés à la superstar mais également amélioration des anciens modes et quelques autres retouches ci et là, c’est le programme de cette nouvelle itération. Mais ces nouveautés sont-elles assez consistantes et réussies pour que 2K confirme sa place de leader dans la catégorie ?


    Des modes de jeu à la pelle


    Dès la cinématique d’ouverture, il est difficile d’ignorer que la grande nouveauté de NBA 2K11 sur laquelle l’éditeur a d’ailleurs basé la quasi-totalité de sa campagne de communication tient en deux lettres : MJ. La légende du ballon orange est de retour en version virtuelle et à travers un tout nouveau mode de jeu. Ce dernier vous propose de revivre les dix plus grands moments de la carrière en NBA de Michael Jordan. Vous enchaînez donc les matchs avec les Chicago Bulls qui, à l’instar de leurs adversaires, sont historiquement très fidèles à leurs effectifs de 1985 à 1998. Pour chaque rencontre, vous avez des défis à remplir avec MJ (totaliser un certain nombre de points, de passes décisives, de rebonds, d’interceptions, finir avec un certain pourcentage de réussite au shoot ou encore limiter un adversaire star à un certain nombre de points). Il est possible de régler la difficulté pour certains matchs plus ardus que d’autres. Ce mode s’avère être une belle réussite, non seulement parce qu’il permet d’incarner le meilleur joueur de tous les temps, mais également parce qu’il offre à lui seul une durée de vie déjà conséquente (comptez dix à quinze heures pour compléter tous les défis) et une expérience de jeu réellement intense et prenante.

    A côté de cela, les autres modes, qui ont fait leurs preuves sur les précédentes moutures, sont de retour avec parfois quelques modifications. Le mode Mon Joueur permettant de créer son athlète de A à Z et de l’amener du statut de grand débutant à celui de superstar de la NBA bénéficie ainsi de quelques améliorations notables. En plus d’enchaîner les matchs en accumulant les points de compétence afin d’améliorer les statistiques de votre joueur, vous pouvez désormais gérer des contrats publicitaires proposés par les marques ainsi que vos relations avec la presse par le biais d’interviews pas si anodines. En effet, le choix des réponses que vous donnez aux journalistes (professionnelle, loyale, arrogante ou indifférente) a une incidence sur votre intégration dans l’équipe, l’appréciation des fans et votre popularité générale. Ces ajouts contribuent grandement à l’immersion de ce mode. Certains trouveront toutefois le gain de compétences assez fastidieux car il est très long et les ateliers d’entraînement deviennent vite ennuyeux. Heureusement il est possible, après avoir terminé les défis Jordan, de se tourner vers un mode similaire à Mon Joueur, à ceci près que vous incarnez le numéro 23 en tant que rookie et que c’est donc à vous de le faire progresser. Ainsi, même à ses débuts, celui-ci est nettement plus doué qu’un joueur créé de toutes pièces, ce qui lui donne un avantage certain sur le mode de base. Toutefois, le système de jeu un peu trop simpliste (absence de tactiques, IA à la ramasse) et les évaluations parfois injustes ont tendance à gâcher le plaisir en match. Dommage pour ce mode qui pourrait s’avérer extrêmement prenant avec quelques améliorations supplémentaires.

    Ceux qui aiment s’impliquer sur du long terme peuvent également se tourner vers le mode Association. Comme d’habitude, il s’agit de prendre le contrôle total d’un club. Le joueur doit gérer les contrats non seulement des basketteurs, mais également des coachs, des assistants et des recruteurs. Très complet, ce mode propose également d’effectuer la plupart des tâches d’un directeur général. Celles-ci peuvent bien sûr être plus ou moins automatisées selon la préférence du joueur. Selon que celui-ci préfère pousser l’aspect gestion à son maximum ou simplement se faire plaisir en contrôlant l’équipe lors des matchs, ou encore de trouver un juste milieu, il y en a pour tous les goûts. Parmi les modifications notables, il faut souligner le fait que les transferts ont été améliorés. Basés sur un système d’étoiles représentant la valeur des joueurs, les échanges se révèlent plus clairs et plus intuitifs. Mis à part cela, on retrouve plus ou moins le mode qu’on connaît, long, prenant et réaliste. Pour une expérience à plus court terme, les modes Playoffs (disputer uniquement la phase finale du championnat), Saison (contrôler un club pendant une année) ou, bien sûr, Match Immédiat sont toujours au rendez-vous, au même titre que le sous-menu NBA Blacktop qui propose des concours de dunks, de tirs à trois points ou des matchs de rue. On regrette cependant le fait qu’il n’y ait qu’un seul terrain extérieur et que l’aspect de celui-ci ne soit pas très peaufiné et assez quelconque. Soulignons également la fonction 2K Share qui permet de mettre en ligne ou de télécharger des paramètres, joueurs ou équipes créées par la communauté ce qui permet d’enrichir le jeu, par exemple avec des équipes réelles (nationales, olympiques, etc.) ou fantaisistes créées par des joueurs plutôt talentueux. Les modes online sont, quant à eux, toujours aussi complets et permettent non seulement de jouer des matchs simples mais aussi des parties en équipe ou de véritables championnats en ligne.


    Une technique à deux vitesses...


    Parmi d’autres nouveautés, on peut noter quelques éléments intéressants, notamment la possibilité de sauvegarder une partie en plein match. La fonction s’avère utile pour les défis Jordan mais également pour ceux qui aiment jouer de longs quarts temps. Il est dommage que les données de certains réglages de coaching soient perdues lorsqu’on a recours à cette fonctionnalité. Du côté du gameplay, peu de choses ont changé. La réalisation de gestes techniques (IsoMotion) s’effectue toujours entre la gâchette et le stick gauches et s’avère bien pensée. A noter que la feinte de passe a été simplifiée à un seul bouton, ce qui est très appréciable. Enfin, les amateurs de jeux NBA 2K savent que l’intuitivité n’est pas forcément leur point fort. Cela devrait être assez simple si vous connaissez la mouture précédente mais, en l’absence de véritable tutoriel, il faudra quelques heures de jeu à un novice pour maîtriser correctement ses matchs dont la défense, les modes d’entraînement n’étant pas toujours très utiles. Dans l'ensemble, une fois bien pris en main, le gameplay se révèle tout bonnement excellent, notamment par sa précision minutieuse. Il est en effet rare d'effectuer un geste par mégarde tant les fonctions des touches et des sticks sont optimisées. En outre, l'aspect simulation est ici poussé à l'extrême du fait que, grâce notamment à un moteur physique très convaincant, il ne suffit pas de quelques dribbles ou d'un simple sprint pour percer la défense adverse. Ceux qui tenteront le coup découvriront à leurs dépens que cela n'amène, au mieux, qu'un léger choc avec le défenseur qui vous immobilise et, au pire, un coup de sifflet de l'arbitre pour passage en force ou une perte de balle. De la même manière, si vous tentez un tir alors que vous n'êtes pas démarqué, vous avez peu de chances de le rentrer, même si vous évitez le contre de votre adversaire.

    A ce moment-là, il peut être crucial d'utiliser des tactiques offensives qui, en plus, sont respectivement fidèles à la manière de jouer des équipes réelles. Très simples à mettre en place, ces tactiques vous indiquent en outre la marche à suivre par des jeux de flèches très bien pensés. Ceux qui se sentiront perdus pourront toujours pratiquer leurs systèmes grâce à un nouveau sous-menu du mode d'entraînement. La personnalisation de l’expérience de jeu entend également jouer un grand rôle dans le soft par le biais de sliders et de paramètres de jeu. Il est par exemple possible de choisir si on veut que le pourcentage de réussite d’un tir soit calculé uniquement sur la base des compétences du joueur ou s’il doit également prendre en compte la réussite au niveau du timing. Tous ces paramètres sont à double tranchant. D’une part, il est utile de pouvoir les personnaliser de manière très poussée selon son style de jeu, mais d’autre part, non seulement ce travail peut s’avérer fastidieux mais, en plus, la plupart de ces options choisies avec soin disparaissent bien sûr en multijoueur et on aurait pu espérer une meilleure optimisation de la part des développeurs.


    Quelques traces sur le parquet


    S’il y a un domaine dans lequel NBA 2K11 fait des merveilles, c’est bien au niveau de la présentation et de l’ambiance. Graphiquement l’évolution est flagrante. Le travail sur la modélisation des joueurs est tout bonnement excellent dans la grande majorité des cas. Aucun défaut n’est à signaler dans l’anatomie des joueurs sur le terrain et les visages sont d’un réalisme époustouflant. En outre, la plupart des joueurs disposent d’animations personnelles spécifiques qui permettent également de les reconnaître. Même la réaction aux décisions arbitrales change d’un caractère à l’autre. Les coachs et les arbitres sont, quant à eux, un peu moins soignés mais qui s’en plaindra ? Les terrains sont particulièrement détaillés. La texture des parquets et les moindres reflets sont minutieusement retranscrits. Le public s’est encore une fois légèrement affiné, diversifié et dynamisé et les mascottes de chaque équipe, ainsi que leurs pom-pom girls viennent s’ajouter à tout ce beau monde. Quelques petites surprises fort plaisantes à voir sont également de la partie. Il arrive par exemple qu’un joueur sorte en bout de terrain après un mouvement difficile et qu’il ne parvienne pas à arrêter sa course avant d’heurter le pauvre balayeur qui tombe à la renverse sous le choc. Il est aussi important de noter qu’un effort a été fait du côté des menus qui, malgré quelques incohérences persistantes, se montrent nettement plus clairs et mieux organisés que dans la mouture précédente. Mais l’ambiance est également sonore. En plus des effets, bruitages et annonces spécifiques à chaque lieu, les commentaires de Clark Kellogg et Kevin Harlan ainsi que les interventions de la reporter Doris Burke comptent tout simplement parmi les plus dynamiques et les plus variés jamais entendus dans un jeu de sport. On ne trouve en effet pas beaucoup de joueurs titulaires ni aucune équipe de la NBA pour lesquels nos comparses ne disposent pas d’une anecdote intéressante, d’une analyse statistique ou même d’une discussion animée (virant parfois presque au hors-sujet) à nous fournir.

    Si le soft est quasi-irréprochable en termes d’ambiance et de présentation, il n’est toutefois pas exempt de défauts, à commencer par une I.A. plutôt déroutante. Celle-ci présente en effet un gros manque de lucidité. Si vous n’avez pas recours à une tactique, vos coéquipiers resteront trop souvent désespérément statiques et auront de la peine à se démarquer ou à tenter d’attaquer le panier. Il est par exemple difficile de mener à bien une contre-attaque tant vos coéquipiers mettront du temps à réagir et préfèreront, même avec un champ complètement libre, aller se cacher à leurs postes dans les coins plutôt que d’aller vers le panier. En outre, le pathfinding lorsqu’une passe est déviée n’a pas été amélioré et les joueurs semblent toujours aussi perdus dès qu’une balle rebondit librement sur le terrain. Soulignons également que, réglés en mode automatique, les coachs ont tendance à faire des changements surréalistes et à ne pas proposer beaucoup de tactiques de jeu complexes. En sus, cette I.A. comble trop souvent ses défauts par le biais d’actions douteuses et pas très naturelles comme des contres ou interceptions totalement improbables, des réussites surréalistes et un arbitrage pas toujours au top. Mais la chose est d’autant plus frappante qu’elle est valable chez les deux opposants des parties et on le remarque d’ailleurs très bien en mode Mon Joueur. Enfin, en plus des temps de chargement longuets, on remarque que de nombreux bugs viennent parfois entacher l’expérience de jeu. Soucis de sauvegardes, blocages, freezes, NBA Actu et mises à jour des effectifs pas toujours fonctionnelles et même, dans certains cas, énormes bugs graphiques sont malheureusement bien présents. Espérons que les développeurs proposeront prochainement un patch pour corriger tout cela.


    Bilan :


    Une chose est sûre, les développeurs de chez Visual Concept sont revenus en force cette année après un excellent opus en 2009. Rien que pour son amélioration graphique époustouflante et la présence de la légende Michael Jordan, le soft vaut le détour. Et il faut bien sûr encore ajouter à cela les nombreux modes de jeu déjà existants (Mon Joueur, Association, NBA Blacktop, parties en ligne, etc.), représentant plusieurs dizaines d’heures de jeu, dont certains ont bénéficié d’ajouts non négligeables. Le moteur physique très convaincant, l'aspect simulation très poussé du gameplay et l'ambiance phénoménale des matchs donnent au soft un réalisme et une authenticité rarement atteints dans un jeu de sport. Si l’I.A. n’a, quant à elle, pas eu vraiment le temps d’être corrigée et si quelques bugs (un peu trop parfois) sont constatés, NBA 2K11 n’en reste pas moins un titre absolument incontournable pour tous les fans du ballon orange et de simulations sportives en général.

     

    La Note Made-In-Game : 17/20

     

    Domi & Tibo


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